En vertu de l’article 39 1 2° du Code général des impôts, « ne sont pas admis en déduction les amortissements des fonds commerciaux ». Principe issu de l’article 23 de la loi du 30 décembre 2021, dite loi de finance pour 2022, cette loi donne également une exception temporaire à ce principe. En effet cette dernière précise que « Par dérogation […], sont admis en déduction les amortissements constatés dans la comptabilité des entreprises au titre des fonds commerciaux lorsqu’ils sont acquis à compter du 1er janvier 2022 et jusqu’au 31 décembre 2025 ». Le Conseil d’État s’était déjà prononcé dans ce sens en son avis en date du 8 septembre 2021 (n°453458). Ainsi par cette exception il existe un alignement temporaire entre les règles comptables et fiscales concernant ce point précis.
Cependant il existe des conditions afin de bénéficier de cette exception. Tout d’abord, concernant les bénéficiaires, la norme comptable ci-dessus précitée est intégralement reprise. Sont donc concernées des petites entreprises qui ne doivent cependant pas dépasser deux des seuils suivants : un chiffre d’affaires inférieur ou égal à 12 millions d’euros ; un bilan inférieur ou égale à 6 millions d’euros ; un nombre moyen de salariés inférieur à 50. Sont également concernés toutes les entreprises qui sont susceptibles de pouvoir justifier d’une durée d’utilisation limité de ce fonds commercial comme les règles comptables citées antérieurement le prévoient.
Ensuite, il faut aussi noter que cette exonération ne profite pas à tous les fonds commerciaux. Il faut en effet que ces derniers soient acquis entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2025. Ainsi, un fonds qui aurait été créé, même à ces dates, ne pourrait pas bénéficier de cette exception.
Ainsi si ces conditions sont remplies, il sera possible d’amortir fiscalement le fonds commercial en question, et ce sur une période de 10 ans. De ce fait, comme nous l’avons déjà vu, cet amortissement fiscal est une aubaine car il va permettre de réduire le bénéfice imposable des entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés (IS) ou soumises à l’impôt sur le revenu (IR) si elles réalisent des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) en vertu de l’article 34 du Code général des impôts, et si elles sont tenues de respecter le Plan Comptable Général.