Comment se déroule une procédure devant le Conseil de prud’hommes ?
Sauf exception, une procédure devant le conseil de prud’hommes (CPH) se déroule en deux temps.
Dans un premier temps, il y a une phase de conciliation entre les parties devant le bureau de conciliation et d’orientation (BCO). En cas de conciliation, le litige prend fin. Si la conciliation échoue, les éléments de l’affaire non résolus sont alors portés devant le bureau de jugement.
Le délai d’un litige prud’homal varie en fonction du Conseil de prud’hommes et de la section devant laquelle l’affaire est portée. Mais dans la région parisienne, il faut compter environ un an avant de passer devant le bureau de jugement.
Le CPH est organisé en cinq sections (c. trav. art. L. 1423-1, L. 1423-1-2 et R. 1423-1) :
- section de l’industrie (ouvriers et employés de l’industrie) ;
- section du commerce et des services commerciaux (ouvriers et employés du commerce et des services commerciaux) ;
- section de l’agriculture (ouvriers et employés des professions agricoles) ;
- section des activités diverses (ouvriers et employés des secteurs autres que ceux visés ci-dessus ainsi que les employés de maison, concierges et gardiens d’immeubles à usage d’habitation) ;
- section de l’encadrement (cadres et VRP statutaires, agents de maîtrise ayant une délégation écrite de commandement).
Il est possible dans certaines situations de faire un référé prud’homal. Ce recours, qui bénéficie d’une procédure accélérée, est possible dans tous les cas d’urgence, pour ordonner toutes les mesures qui ne se heurtent à aucune contestation sérieuse ou que justifie l’existence d’un différend. La formation de référé peut aussi prescrire les mesures conservatoires ou de remise en état qui s’imposent soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite. Ces dispositions peuvent être prises même en présence d’une contestation sérieuse. Le juge des référés peut également accorder une provision au créancier ou ordonner l’exécution de l’obligation même s’il s’agit d’une obligation de faire, dans le cas où l’existence de l’obligation n’est pas sérieusement contestable.
Quel Conseil de prud’hommes saisir ?
Le Conseil de prud’hommes compétent pour un salarié est, en principe, celui dans le ressort duquel est situé l’établissement dans lequel il travaille.
Lorsque le salarié travaille hors de tout établissement, l’affaire relève du ressort du Conseil de prud’hommes dans lequel le salarié est domicilié.
Il faut savoir que le salarié peut toujours saisir le Conseil de prud’hommes du lieu où son contrat de travail a été conclu ou le Conseil de prud’hommes du lieu où son employeur est établi.
Quels délais pour exercer un recours devant le Conseil de prud’hommes ?
Selon la nature du litige, les délais de recours sont différents :
– Licenciement pour motif personnel ou motif économique : si l’action porte sur l’exécution du contrat de travail, la prescription est de deux ans à compter de la notification de la rupture du contrat de travail. Si l’action porte en revanche sur la rupture du contrat de travail, le délai pour agir est de 12 mois à compter de la notification de la rupture du contrat.
– Rupture conventionnelle : la prescription est de 12 mois pour la contestation d’une rupture homologuée.
– Paiement des salaires : Le délai pour saisir le Conseil de prud’hommes est de 3 ans. Cette action vise notamment les cas de salaire non versé, heures supplémentaires non payées ou primes non versées. Ce délai court à compter du jour où le demandeur a eu connaissance des faits à l’origine de son action. Attention, le délai est abaissé à 6 mois si le demandeur conteste un montant mentionné dans le reçu pour solde de tout compte signé par le salarié.
– Harcèlement moral ou sexuel ou discrimination : la prescription est de 5 ans à compter du jour où le demandeur a eu connaissance des faits à l’origine de son action.
– Dommage corporel : Le délai pour agir est de 10 ans. Ce délai court à compter de la date de consolidation du dommage.
En cas de licenciement abusif, à quelle indemnité peut prétendre le salarié ?
Le salarié victime d’un licenciement abusif ou encore appelé licenciement injustifié, sans cause réelle et sérieuse, peut demander une indemnisation à la charge de l’employeur. Le montant de cette indemnisation varie suivant l’ancienneté du salarié et le nombre de salariés dans la société.
Quelles sont les voies de recours possibles ?
Les jugements CPH peuvent être attaqués de trois façons : par voie d’opposition, d’appel ou de pourvoi en cassation.
Pourquoi faire appel à un avocat spécialisé en droit du travail ?
Le droit de travail est un droit complexe et très évolutif qui est régi par le Code du travail, les conventions/accords collectifs éventuellement applicables, la jurisprudence ainsi que par la volonté des parties. Il y a donc une superposition des normes qui peut rendre sa lecture et son application difficile, nécessitant le conseil d’experts.
C’est pourquoi, que l’on soit employeur ou salarié, il est impératif d’être accompagné par un avocat spécialisé devant le Conseil de prud’hommes qui a l’expérience de cette juridiction, connait ses pratiques et les dernières jurisprudences.
Où peut intervenir l’avocat en droit du travail ?
L’avocat en droit du travail, contrairement à d’autres spécialités, n’est pas soumis à des règles de territorialités et peut, ainsi, représenter ses clients dans le cadre de conflits salarié ou employeur dans toute la France.