Afin de contester la hausse de la taxe foncière supportée par les contribuables, il convient d’analyser les causes de cette dernière.
Hausse de la valeur locative cadastrale
Dans le cas où la hausse est notamment due à la hausse de la valeur locative cadastrale, il conviendra d’obtenir de la part du Centre des Impôts Fonciers (CIF) dont dépend la propriété, la fiche d’évaluation de l’habitation.
Ce document permet de connaitre la catégorie affectée au bien, le local de référence utilisé, la surface pondérée retenue et le tarif au mètre carré appliqué pour le calcul de la valeur locative cadastrale.
Il conviendra alors d’analyser ce document afin de vérifier que les informations ne sont pas erronées.
À titre d’exemple, la Cour administrative d’appel de Lyon a réduit la taxe foncière pour un établissement hôtelier dès lors que le local de référence utilisé pour le calcul de la valeur locative cadastrale n’était pas comparable dans sa consistance notamment la nature de sa construction et son aménagement (CAA Lyon, 6 avril 2023, n° 21LY02962).
De plus, l’administration fiscale doit avertir les contribuables lors d’une opération de mise à jour des valeurs locatives de logements conformément au droit à la défense.
Récemment le Tribunal administratif de Grenoble, a prononcé la décharge d’une partie de la taxe foncière dès lors que l’administration fiscale n’a pas informé les propriétaires de cette mise à jour des valeurs locatives cadastrales (TA Grenoble, 29 décembre 2023, n°2107999).
Hausse du taux d’imposition votée par la Commune
Dans le cas où la hausse est notamment due à une hausse du taux d’imposition par la Commune, il conviendra de s’assurer que cette hausse a été justifiée par la Commune lors du vote de son budget.
Dans le cas contraire, il est possible de contester l’avis de taxe foncière en soulevant devant le juge l’exception d’illégalité de la décision de la municipalité de hausse du taux d’imposition.
Le Tribunal administratif de Marseille à annuler la hausse du taux d’imposition de 5,45 point votée en avril par la Ville de Marseille dès lors que cette hausse n’a fait l’objet d’aucune justification (TA Marseille, 14 avril 2023, n°2204585).
Cette annulation doit cependant être nuancée dès lors que les municipalités peuvent par la suite à nouveau voter l’augmentation tout en prenant le soin de la justifier.