Nos invités partagent leurs points de vue et analyses avec Maître Baptiste Robelin, associé du cabinet NovLaw Avocats :

  • Monsieur Eric Pitoy : Responsable du réseau entreprises et commerces du groupe Propriétés Privées.com
  • Monsieur François Dauviau : Associé gérant du cabinet CrédiPro Paris.
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Extraits de l’interview

« Me Baptiste Robelin : M. Eric Pitoy, pensez-vous qu’il faille craindre une crise aux conséquences sans précédent pour la viabilité des commerces ? 

Eric Pitoy : Il est indéniable que la crise actuelle n’a connu aucun précédent. La crise sanitaire due au Covid-19 a été aussi brutale qu’inattendue.

Cependant, il me semble qu’il faille conserver un peu d’optimisme.  Le site Propriétés Privée.com dans sa branche business encadre principalement la vente de murs commerciaux et de commerce dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Or on note que ces secteurs restent dynamiques sur le plan immobilier et continuent à susciter l’intérêt des acquéreurs.

Pour preuve,  les chiffres qui m’ont été communiqués par nos confrères de chez Seloger.com dans sa branche bureaux et commerce : ils nous indiquent que les audiences du site n’ont diminué que d’à peine 50%. Dans la division « commerce » la consultation du site s’est maintenue à 70%, et dans certaines régions, parmi les moins touchées par le Covid-19, les sites d’annonces immobilières ont même connu un accroissement de leur audience (Occitanie, Aquitaine).

On peut ainsi en conclure, que malgré le ralentissement de l’activité en ces temps de crise, le marché fait toujours l’objet d’un grand intérêt par ses acteurs. Les personnes consultent toujours les offres immobilières dans le secteur du commerce, démontrant un intérêt maintenu.

Me Baptiste Robelin : Quel sera l’impact de la diminution de l’activité des commerces sur les prix du marché ? 

François Dauviau: Le montant du chiffre d’affaires d’un commerce étant pris en compte pour estimer la valeur du fonds, on peut en effet s’attendre à une dévalorisation globale des fonds de commerce. Seulement, gardons en tête que le chiffre d’affaires d’un commerce n’est un indice pertinent que parce qu’il est révélateur de la rentabilité du commerce en question. Or les baisses de chiffre d’affaires observées pendant la crise sont « artificielles » en ce qu’elles résultent d’un événement inédit qui, nous l’espérons, n’est pas amené à se reproduire. Dès lors il est possible que les banquiers revoient légèrement à la baisse la valeur des fonds, mais rien de vraiment conséquent.

Me Baptiste Robelin : Qu’en est-il des taux d’emprunt, et du système de prêt BPI ? 

François Dauviau: Concernant les taux d’emprunt, je pense qu’en l’état, il est impossible de savoir précisément ce qui va se passer. A priori, les États vont injecter des liquidités dans leurs économies, on pourra alors observer un léger phénomène d’inflation.

Eric Pitoy: Les banques fédérales tendent à mettre en place des politiques monétaires permettant l’accès à un maximum de liquidité, et je rejoins M. François Dauviau sur ses conclusions.

François Dauviau: Concernant les prêts octroyés par la banque publique d’investissement (BPI), il convient de rappeler qu’ils peuvent être obtenus par l’intermédiaire des banques. Or, on a vu que les banques ont mis de côté leur activité de financement pour aider les commerçants, notamment dans les négociations de reports d’échéances. Il semble donc que le système fonctionne dans l’ensemble relativement bien, ce qui peut être une autre raison de rester optimiste en ces temps difficiles.  »

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