
Covid 19 : Quelle sortie de crise pour les commerces ?
Nos invités partagent leurs points de vue et analyses avec Maître Baptiste Robelin, associé du cabinet NovLaw Avocats :
- Maître Catherine Poli, administrateur judiciaire associée de l’étude AJRS
- Monsieur Ali Talla, responsable du pôle procédures collectives au sein du groupe Point de Vente, groupe spécialisé dans la transaction immobilière.
- Monsieur Pascal Mousset, Président du Groupement National des Indépendants de l’Hôtelleries et de la Restauration d’Ile de France (GNI Ile de France).
Retrouvez le Webinar dans son intégralité
Extraits de l’interview
« Me Baptiste Robelin : En tant que professionnelle de la vie des entreprises en tant de crise, que préconisez-vous aux commerçants à l’aube du déconfinement ?
Me Catherine Poli : Il convient tout d’abord de procéder à un état des lieux de la trésorerie du commerce. Pour se faire, il est nécessaire que les commerçants se tournent vers leurs Expert-comptables. De cette collaboration doit naître un programme prévisionnel qui permettra aux commerçants de prendre des décisions éclairées.
Dans un second temps, je recommande aux commerçants d’entrer en négociation avec tous leurs créanciers afin d’envisager quelles dettes peuvent être étalées. Ainsi émergeront les besoins nécessitant une réponse financière immédiate afin de procéder au redémarrage de l’activité.
Enfin si les difficultés persistent, les entreprises ne doivent pas avoir peur de passer par l’étape des procédures collectives, en étant accompagnées dans cette situation. Ces dernières permettent la préservation de l’activité d’un grand nombre de sociétés. Il est important d’en mesurer l’utilité. Par ailleurs, les tribunaux ne sont pas là pour sanctionner les commerçants et ces procédures peuvent véritablement constituer un levier de redressement.
Me Baptiste Robelin : Quel est le ressenti des commerçants sur le terrain ?
Pascal Mousset : La fermeture administrative des hôtels et restaurants, par sa soudaineté et sa longueur a désemparé la plupart des commerçants. Ils connaissent de plus, de nombreuses difficultés dans l’obtention des prêts garantis par l’Etat ainsi que les subventions relatives au chômage partiel.
Au-delà de ces soucis financiers, on observe une certaine lassitude auprès des commerçants. En effet, on constate d’une part chez les commerçants les plus expérimentés le ressenti d’un obstacle insurmontable alors que tant de travail a déjà été achevé, tandis que chez les primo-accédants les dettes s’amassent. Les plus petits établissements disposent d’une marche de manœuvre réduite.
Baptiste Robelin : Les banques jouent-elles le jeu des PGE ?
Me Catherine Poli : Il n’existe pas de réponse générale à cette question, les banques traitant véritablement les demandes de prêt au cas par cas. Seulement tout le monde n’est pas égal face aux conditions d’emprunt. Présenter un dossier complet, n’attestant pas de difficulté antérieure à l’état de crise sanitaire, et présentant la description d’un projet de reprise d’activité viable sont autant d’éléments qui permettront aux commerçants de pouvoir espérer obtenir leurs prêts.
Baptiste Robelin : Que faire en l’état du loyer ?
Me Catherine Poli : Les textes édictés en réponse à la crise du Covid-19 empêchent simplement au bailleur de mettre en œuvre des sanctions en cas de non-paiement du loyer, et encore, sous certaines conditions. On note que les suspensions des loyers restent largement conditionnées. Mon conseil est de préserver autant que possible des relations consensuelles avec son bailleur et de privilégier des solutions négociées. En effet, à l’exception de certaines entreprises qui auront les moyens de s’engager dans des procédures contentieuses longues et couteuses, cette option est à mon avis déconseillée pour les plus petites entreprises.
Baptiste Robelin : Quel est votre sentiment sur l’activité des cessions, à l’aube du déconfinement ?
Ali Talla : Je tenais à rebondir sur les propos de Me Catherine Poli, notamment car, j’abonde en son sens concernant l’illégitimité de la mauvaise opinion qu’ont les commerçants des procédures de redressement. En effet, 95% des entreprises s’en sortent sans passer par la case liquidation judiciaire. De plus, par mon expérience, je pense qu’il est nécessaire de préférer, en temps de crise, la procédure de redressement judiciaire, à la vente. Je justifierai notamment mon propos par l’état de l’activité des cessions. En effet, comme ce fut le cas au moment de la crise du Golf, les banques n’octroieront de prêt que pour permettre aux commercent de se maintenir en vie et non pas à certains qui cherchent à en acquérir d’autres. Au surplus, la valeur de votre fonds risque d’être diminuée en conséquence de la baisse du chiffre d’affaires connu durant la période de confinement.
Baptiste Robelin : Que souhaitez-vous ajouter en conclusion ?
Pascal Mousset: N’oublions pas qu’un des facteurs les plus importants d’une reprise dynamique de l’activité économique suite à cette période de confinement, sera les valeurs humaines que chacun d’entre nous portera. En effet, la combattivité des commerçants, et la solidarité des créanciers sont deux éléments qu’il ne faut pas sous-estimer.
Covid 19 : Quelle sortie de crise pour les commerces ?
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