Avec ce deuxième confinement, les agents immobiliers, agissant sur le secteur des cessions de fonds de commerce, se trouvent de nouveau empêchés de pouvoir travailler. Une fois de plus, le marché des cessions de fonds de commerce et celui de l’immobilier commercial se retrouvent paralysés.

Le cabinet Novlaw Avocats a voulu demander à Monsieur Éric Pitoy, responsable du réseau entreprises et commerces du groupe Propriétés Privées.com, son avis sur l’impact que le deuxième confinement pourrait avoir sur le marché de la cession de fonds de commerce et sur les perspectives de reprises.

Monsieur Eric Pitoy se livre à une comparaison intéressante entre le marché des cessions de fonds commerce à Paris et en Province.

Pour des raisons de confidentialité YouTube a besoin de votre autorisation pour charger. Pour plus de détails, veuillez consulter nos Politique de confidentialité.
J'accepte

Extraits de l’interview

« Me Baptiste Robelin :  S’agissant de l’immobilier commercial et des cessions de fonds de commerce, pourriez-vous comparer la situation entre Paris et la Province?

Éric Pitoy : Concernant le marché de la vente des fonds de commerce pour l’année 2020, et surtout à cause de la crise sanitaire, on remarque un important décalage entre Paris et la province, Paris étant actuellement dans un attentisme alors que la province reste beaucoup plus active avec beaucoup de demandes.

En effet,  Paris a bénéficié après le déconfinement de mai d’un sursaut des activités des Cafés, Hôtels et Restaurants. Le secteur est, certes, pénalisé par l’attentisme mais on remarque la présence d’acheteurs de biens qui reviennent à chaque fois que le gouvernement donne des nouvelles favorables.

En province, le marché est beaucoup plus actif. On a une forte demande qui revient sur les bars-tabacs et les alimentations générales qui sont des activités qui n’étaient pas impactées pendant la période du Covid.

Le point favorable c’est surtout que les banques continuent à donner des accords de prêt, même si les délais de délivrance des fonds sont allongés.

Me Baptiste Robelin : Comment expliquez-vous cette différence de marché entre Paris et Province?

Éric Pitoy : La différence que l’on constate entre Paris et la Province s’explique par le fait que pour Paris, les tickets d’entrée ne sont pas les mêmes, c’est-à-dire que le prix des acquisitions n’est pas du même montant qu’en province. De plus, en province on a énormément de demandes de gens qui étaient salariés, qui ont été licenciés de leurs entreprises, qui partent avec des primes de licenciement et qui rachètent des fonds de commerce.

A Paris, on est dans un milieu beaucoup plus professionnel où les entreprises sont beaucoup plus importantes contrairement à la Province où la majorité des personnes sont à leur compte.

Me Baptiste Robelin :  S’agissant de l’immobilier commercial, comment pensez-vous que la situation va évoluer après ce deuxième confinement ?

Éric Pitoy : S’agissant de la perspective, après cette deuxième période de confinement, et surtout tant qu’il n’y a pas une solution définitive à la crise sanitaire, la baisse effective des fonds de commerce est à prévoir puisque pour 2020, nous aurons des chiffres d’affaires impactés au niveau du bilan. De plus, les banques vont demander des prévisionnels Covid, c’est-à-dire des prévisionnels avec moins de places, moins de personnels et surtout un espacement dans les restaurants et les bars où l’on ne peut plus exploiter que la moitié des sièges.

Il y a également deux choses importantes :

  • D’une part, les murs commerciaux, ils sont très demandés actuellement car les personnes ont peur du système financier et se précipitent vers les murs commerciaux constituant un investissement sûr.
  • D’autre part, au niveau des fonds de commerce, cela va dépendre de ceux impactés ou non par la Covid 19. Sur ce point, sur Paris, après le premier confinement, les investisseurs sont venus, assez rapidement, racheter des fonds de commerce parce que la clientèle y était quand même toujours présente.

Je ne suis donc pas inquiet pour les investissements dans les fonds de commerce dans les grands pôles urbains comme Paris et les grandes métropoles car l’activité va y remonter assez rapidement. »

Second Confinement : Marché de la cession de fonds de commerce

Second Confinement : Marché de la cession de fonds de commerce