Dans cette affaire, saisi par un concurrent évincé d’un référé précontractuel, le juge avait annulé la procédure de passation d’un accord-cadre portant sur la mise en œuvre et la délivrance de services de télécommunication.
Aux termes de son ordonnance, le juge des référés s’est fondé sur la circonstance « qu’un salarié de la société Passman était précédemment employé, pendant plus de huit ans, à des fonctions opérationnelles comme administrateur de l’Economat » et que « ces fonctions ont perduré alors même que ce salarié exerçait des fonctions dans la société Passman » pour en déduire l’existence d’une atteinte aux principes d’égalité de traitement des candidats et d’impartialité.
L’attributaire comme le pouvoir adjudicateur, l’Economat des armées, ont alors formé un pourvoi contre l’.
Toutefois, pour le Conseil d’État, la seule circonstance qu’un salarié d’une société candidate ait été employé par l’acheteur est, par elle-même, insusceptible d’affecter l’impartialité de ce dernier.
De plus, en se fondant sur la seule « présence dans les effectifs de la société Passman, d’un salarié de la société issu de l’Economat », sans rechercher si ce salarié avait, en méconnaissance des dispositions de l’article L. 2141-8 du code de la commande publique, eu accès à des informations susceptibles de créer une distorsion de concurrence par rapport aux autres candidats par sa participation préalable directe ou indirecte à la préparation de la procédure de passation du marché public, le juge des référés a commis une erreur de droit.
En outre, le Conseil d’État considère que le juge des référés a également commis une erreur de droit en estimant que l’Economat des armées avait porté atteinte au principe d’égalité entre les candidats en diffusant, lors de la mise en ligne du dossier de consultation des entreprises en vue du renouvellement du contrat « des informations portant sur le marché encore en cours et contenant, notamment, des éléments concernant le service et les prix pratiqués par la société Wifirst », mais sans rechercher si les mesures prises par l’Economat des armées consistant à déclarer sans suite la première procédure de passation au cours de laquelle elle s’était produite et à laisser s’écouler un délai d’un an avant de lancer une nouvelle procédure de passation d’un marché structuré différemment avaient été de nature à remédier à cette diffusion accidentelle d’informations confidentielles.