Si la demande a été introduite en référé, le plus souvent les demandeurs (copropriété ou voisins) qui se plaignent d’odeurs, demandent simplement au juge de désigner un expert judiciaire avec pour mission de vérifier la conformité de l’extraction aux normes applicables (et notamment au règlement sanitaire départemental) et les préjudices allégués, en proposant des mesures pour y remédier.
La demande en justice n’a donc pas pour objet de « fermer » le restaurant et le restaurateur peut se présenter sereinement à l’audience, avec son avocat. Il suffira d’accepter la mesure d’expertise qui, parfois, pourra mettre en évidence des mesures très simples pour remédier aux odeurs ressenties. Ce type de dossier peut tout à fait se résoudre amiablement en cours d’expertise.
Si le dossier est introduit au fond, bien souvent le demandeur a commis une forme d’erreur « procédurale » en voulant aller trop vite. Il demande au juge des dommages-intérêts ou la fermeture de l’établissement, mais n’a pas préalablement demandé une expertise judiciaire pour établir ses troubles. Là, l’avocat devrait aisément pouvoir gagner la procédure en arguant que les demandeurs agissent sans preuve.En introduisant leur action en justice, les copropriétaires ou les voisins doivent présenter au juge un dossier complet avec des preuves objectives des nuisances qu’ils invoquent. Il ne suffit pas d’alléguer un préjudice pour obtenir réparation : encore faut-il le prouver. Or notre expérience montre que bien souvent des actions sont introduites par des voisins ou copropriétaires qui se plaignent de nuisances olfactives ou sonores liées au restaurant, sans rapporter la moindre preuve. En ce cas, il leur sera difficile, sinon impossible, d’obtenir quoi que ce soit devant le juge. C’est à votre avocat de produire des conclusions en réponses indiquant que le dossier n’est étayé par aucune preuve objective établissant la réalité des troubles.
Deuxième point, vérifiez le règlement de copropriété et notamment si ce dernier n’interdit pas les activités de restauration ou impliquant des nuisances olfactives. En principe, cette vérification doit être faite lors de la conclusion du bail commercial. Mais il arrive régulièrement que celle-ci n’ait pas été faite au préalable ou que le bailleur n’ait pas communiqué le bail à son locataire. Toutefois, si l’activité de restauration n’est pas interdite par le règlement de copropriété, il sera déjà plus compliqué pour la copropriété d’obtenir la fermeture de l’établissement, même en arguant de nuisances olfactives.