Selon la loi, toute personne souhaitant mettre son logement en location meublée de tourisme doit procéder à une déclaration préalable (article D324-1-1, I Code du tourisme).
Toutefois, des numéros d’enregistrement ne sont pas toujours attribués à ces logements, ce qui empêche les maires d’avoir une bonne vision du parc locatif touristique. La proposition de loi contribue donc à généraliser cette procédure d’enregistrement à toute déclaration préalable de mise en location d’un meublé de tourisme.
Ce service permet aux maires de demander des pièces justificatives au loueur. Par exemple, lorsque le loueur effectue sa demande d’enregistrement, il devra joindre un certain nombre de justificatifs pour prouver qu’il s’agit bien de sa résidence principale et que l’hébergement respecte les normes de sécurité.
Ce dispositif sera applicable au plus tard début 2026.
En cas de doute sur l’authenticité des informations transmises par le loueur, le maire disposera de la faculté de suspendre la validité du numéro d’enregistrement.
Les maires pourront sanctionner le défaut d’enregistrement de ces logements par des amendes administratives. Elles sont de 5000 euros maximum en cas de défaut d’enregistrement d’un meublé de tourisme et de 15 000 euros maximum en cas d’utilisation d’un faux numéro d’enregistrement.
En outre, pour les résidences principales, les communes pourront abaisser le nombre maximal de jours de mise en location touristique pour les résidences principales, de 120 jours à 90 jours par an.
Finalement, par la proposition de loi, les communes vont pouvoir instituer des quotas d’autorisations de changement d’usage temporaire pour la location de courte durée et de délimiter, dans leur plan local d’urbanisme (PLU), des secteurs où seules des résidences principales seront autorisées.
Cette capacité sera ouverte à quelque 9 300 communes : celles qui comptent plus de 15% de résidences secondaires et celles où la taxe annuelle sur les logements vacants est applicable.
Il sera intéressant de voir si le dispositif atteindra sa cible et sera de nature à restreindre, sur le long terme, les locations touristiques (on sait qu’actuellement seul le règlement de copropriété constitue une parade efficace contre la location-saisonnière type Airbnb, dès lors qu’il renferme une clause d’habitation bourgeoise).
En attendant, les bailleurs non éligibles à la location saisonnière peuvent toujours privilégier le bail mobilité comme alternative au bail d’habitation, autre possibilité pour parer, dans une certaine mesure, les règles applicables en matière d’encadrement des loyers dans les grandes villes.