Il est fréquent que les défunts conservent des bijoux familiaux et des dents ou prothèses en métaux précieux lors de la mise en bière.
Lorsque le corps est soumis à la crémation, les métaux (issus de l’or dentaire, titane ou cobalt des prothèses, acier inoxydable) récupérés à la fin du processus bénéficient d’un statut particulier, distinct de celui des cendres (voir notre article sur le statut des cendres)
La vente de ces métaux par le gestionnaire du crématorium sert à financer soit la prise en charge des obsèques des personnes dépourvues de ressources suffisantes, soit une association d’intérêt général ou une fondation reconnue d’utilité publique (article L. 22218-1-1 du CGCT).
Lorsque le corps est inhumé, les bijoux et autres objets métalliques sont enterrés avec lui. En conséquence, il convient de prendre en considération la valeur des biens avant la fermeture du cercueil et son inhumation, le seul moyen de les récupérer par la suite étant de formuler une demande d’exhumation, laquelle est soumise à de nombreuses conditions (voir notre article sur l’exhumation à la demande des familles) et sous réserve de préserver la dignité du défunt.
Ces biens font ensuite l’objet d’une protection au même titre que la dépouille du défunt. Dans le cadre de reprises de concessions situées en terrain commun (voir notre article à ce sujet), certains fossoyeurs avaient pris l’habitude de récupérer les bijoux et dents des défunts. Ils ont été condamnés pour vols aggravés, violation de sépultures, violation de sépultures aggravée, atteintes à l’intégrité de cadavres et pour recel (Cass. Crim., 25 octobre 2000, n°00-82.152)
S’agissant enfin du dépôt de billets de banque ou de pièces de monnaie dans le cercueil, cette pratique était anciennement prohibée par l’article 439 du Code pénal, qui sanctionnait quiconque avait volontairement brûlé ou détruit des billets. Cet article est abrogé depuis 1994 et le ministère de l’Économie a confirmé que ni le droit français, ni le droit communautaire ne sanctionnaient la destruction volontaire de pièces ou billets (Réponse à question parlementaire n°100018 publiée au JO le 18 juillet 2006, p. 7423). En conséquence, il apparait envisageable de placer des espèces dans le cercueil.